Les orphelins du « je » se retrouvent à redoubler d’astuces verbales pour dire « j’ai envie » ou « j’ai besoin » sans jamais le dire.
« Pourriez-vous éventuellement m’accorder un petit instant ? » (comprendre : « j’ai besoin que vous m’accordiez un instant »), « Veux-tu aller au cinéma ce soir ? » (comprendre : « J’ai envie d’aller au cinéma ce soir avec toi »), « Est-ce que je peux aller aux toilettes ? » (comprendre : « j’ai besoin d’aller aux toilettes » – non négociable !).
Puis, la mode du management participatif et de la collaboration est passée par là. Mélangée à une bonne dose de politiquement correct, cela donne des discours où le « je » disparaît au profit du « on » et du « nous ». Vous avez certainement déjà entendu :
« Ne pourrait-on pas regarder les choses autrement ? » et compris entre les lignes « j’ai un point de vue différent ».
Pourtant, le « je » porte l’expression de nos besoins, désirs, émotions et pensées. Le « je » apporte de la proximité. Dans le « je » il y a l’engagement de soi. Il ne s’agit bien entendu pas de s’étaler, ni de ne penser qu’à soi. Il y a bien une différence entre parler « de soi » et parler « depuis soi ». D’ailleurs, le meilleur moyen de respecter l’autre, c’est de se respecter soi, et tant que l’autre n’aura pas compris ce que vous voulez, il ne pourra pas vous le donner.
Quittons-nous sur ceci : combien de relations sont gâchées par les envies et les sentiments non-dits, sous-entendus ou refoulés ?
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